Bernard Lecherbonnier dénonce l'archaïsme français qui persiste à dénigrer le travail manuel, conduisant à une pénurie de main-d'œuvre qualifiée dans des secteurs essentiels. Il souligne l'importance de réhabiliter la formation professionnelle et d'encourager les jeunes à embrasser des métiers manuels, mettant en avant les perspectives d'emploi et de réussite qu'ils offrent.

Pour Yves Montenay, disciple de Jean Fourastié, « l’innovation réelle, c’est celle qui améliore la productivité ». Une nouvelle technique - un nouvel outil numérique par exemple - n’est rien tant qu’elle ne s’accompagne pas de nouvelles méthodes d’organisation, de gestion, de vente ou de production. La clé de l’innovation se trouve dans les effets secondaires d’une avancée technique, pas à sa source.

Dialogue entre Jacques Barraux et Nicolas Mottis sur l'impact des MOOCs et d'Internet sur l'éducation. Ils explorent les transformations du métier d'enseignant, l'accès à la connaissance et les défis de l'apprentissage dans un monde numérique. L'article aborde les avantages et les limites des MOOCs, ainsi que l'importance de l'interaction et de la pédagogie dans un contexte où les étudiants sont de plus en plus connectés et autonomes.

Qui a dit : « nos dépenses publiques atteignent 57% de notre produit intérieur, en sommes-nous plus heureux ? ». Réponse : le chef de l’Etat « social-démocrate »… Le tout, explique André Babeau, est d’ouvrir au plus vite le chantier de mise aux normes de la France avec ses partenaires européens, soit 10 points de PIB à gagner sur nos dépenses publiques. Rude défi mais condition nécessaire à la sortie de la longue stagnation.

Issu des archives de Michel Rouger : Michel Rouger prend la plume de Monsieur de Courdouan pour traiter de la résurgence des sentiments nationaux dans un monde globalisé. Il propose sept pistes de réflexion pour une analyse plus complète et plus pertinente du rôle de l'État dans le monde d'aujourd'hui.

La question posée illustre la difficulté du dialogue entre deux camps : « Avant de parler de stress au travail, dites-nous si vous êtes du côté du patron ou du côté des salariés ! ». En intervenant dans une entreprise déstabilisée par des affaires de suicides, Patrick Légeron n’avait d’autre intention que de construire un « consensus de diagnostic ». Il a pris alors la mesure de la chape de défiance qui pèse sur le monde du travail.

Le consensus ne se décrète pas. Il se façonne, se construit jour après jour. Aucune recette de management ne vient au secours d’un leader incapable de motiver et de rassembler autour d’un projet. Le consensus nait de la rencontre au quotidien, de l’intériorisation progressive d’opinions ou de valeurs communes ainsi que l’explique Bernard Lecherbonnier à travers deux expériences vécues.

Il y a deux formes de consensus : le consensus d’analyse et le consensus de l’action. Le premier conditionne le second. Pas d’action commune possible entre deux partenaires de bords différents sans une entente préalable sur le sens des mots et les données d’un problème. Pour Jacques Barraux, c’est là où les Français ont un sérieux handicap à remonter.

Les républiques changent, la France reste en tête du palmarès de la discorde. Pourquoi cet éternel climat de guerre civile ? Albert Merlin avance deux explications. D’abord un excès « d’imagination créatrice » qui transforme la vie publique en foire permanente aux idées. Ensuite, un défaut de rigueur dans la controverse économique. L’expression des opinions précède l’analyse sereine des faits. Un espoir : que la Cour des Comptes fournisse le socle « d’informations communes partagées » qui fait défaut dans le débat public.

La pratique de l’invective en politique et le combat mortel entre deux camps sont les conséquences objectives de la loi constitutionnelle constate Gérard Moatti. Notre pays se fracture au second tour de l’élection présidentielle. Le quinquennat impose aux présidentiables de taper très vite et très fort. Et la « politique spectacle » ne ferait pas recette sans d’incessantes surenchères démagogiques.

Le législateur, le juge, la jurisprudence, le médecin, le patient... Pas facile de construire un consensus sur un sujet aussi délicat que la fin de vie, explique Thomas Cassuto. Un sujet passionnel dont le traitement maladroit dans les médias ou dans une instance professionnelle peut conduire à la rupture du fragile équilibre entre sensibilités différentes. Or il a suffi de l’emploi de l’expression « assistance à mourir » par l’Ordre national des médecins pour rouvrir une controverse que l’on croyait éteinte depuis la loi Leonetti.

Emile Favard analyse les causes des difficultés à parvenir à un consensus en France, notamment la méfiance généralisée, la culture de la contestation et le manque de leadership rassembleur. Il insiste sur l'importance de la pédagogie, de la confiance et du rêve pour redynamiser la société française.